Pascal Berthoud expose pour la deuxième fois en solo à la Galerie Elizabeth Couturier et cette fois le travail a pris une tournure que l’on pourrait qualifier de romantisme contemporain. L’artiste utilise ses propres images mentales telles des empreintes, que l’on retrouvera sur ses immenses dessins et ses sculptures, en couches multiples, en « collages » : il ajoute, enlève, ajoute à nouveau, pour arriver à des dessins qui semblent en relief et des sculptures peintes, sensuelles, corporelles. La forme et la couleur sont traitées d’un même geste, et se détachent sur un environnement à la fois lointain et à portée du regard, un environnement dans lequel le regard, certes, mais aussi le corps tout entier
du spectateur, sont pris, captivés, immergés.
Le travail de superposition très physique de Pascal Berthoud établit les thèmes essentiels de son œuvre : l’environnement, la nature, l’architecture, la lenteur, le temps, l’effacement. L’artiste construit des thématiques qui se répètent et se complètent, des références à l’histoire de l’art qui abolissent la frontière entre abstraction et figuration, art conceptuel et art
gestuel, et ouvrent des perspectives nouvelles.
Les expositions de Berthoud ne présentent pas les œuvres comme des entités indépendantes, mais plutôt comme un tout formant un univers complexe et multimédia. Comme le dit l’artiste : « A travers des ensembles connectés on peut aligner des images et des moments et voir une impression de votre vie ». Contrastant les nuages artificiels avec les Icebergs de métal peint évoquant des MONTAGNES MAGIQUES, les dessins de tunnels avec les Météorites d’acier tordu et assemblé, les ciels étoilés avec les architectures brutalistes, Pascal Berthoud invente un monde de son propre imaginaire où tous les éléments reflètent les émotions et les phases de l’existence.
