Pascal Berthoud

ESPACE A PERTE DE VUE | Galerie Analix Forever, Genève, Suisse  |   11 décembre-10 janvier 2011

Pascal Berthoud mène sa recherche à partir du dessin et de la sculpture. Les méthodes, formes et techniques employées sont multiples: assemblages d’objets hétérogènes, constructions de volumes métalliques, collages et séries de dessins.

Lorsqu’il investit l’espace public, les processus artistiques sont orientés par le contexte social ou architecturé. Son approche de l’art dans un environnement bâti est attentive et cherche à entrer en résonance, à être en phase avec le lieu. Ses sculptures et ses images deviennent ainsi des signes visuels repérables dans le tissu urbain. Un certain nombre de réalisations dans l’espace du dehors, sous la forme d’environnements sculpturaux, caractérisent la production plastique de Pascal Berthoud. Elles se concentrent sur les éléments naturels et les conditions sous lesquelles ils sont vécus. L’eau, la lumière, le vent, comptent parmi les phénomènes ayant fait l’objet de ses installations.

Le dessin joue un rôle significatif, essentiel, lors de la matérialisation d’oeuvres in situ. Pour les créer l’artiste tient compte des lois du dessin, ce qui lui permet à la fois de structurer l’espace et de déconstruire la forme - sculpture. Son travail est traversé par des pratiques opératoires du dessin que l’on aurait tort de considérer comme simplement préalable d’une sculpture. L’artiste ne conçoit pas une distinction entre le dessin et l’installation en des termes disciplinaires. Il distingue différents procédés à l’oeuvre dans son travail et cherche les moyens qui lui permettent de réaliser ce qu’il veut construire.

Un format d’exposition spécifique mais aussi l’emploi particulier de certains matériaux et objets manufacturés - tubes d’acier verticaux, métal tordu et soudé, longues-vues, drapeaux - lui permettent de développer différents modes d’imbrication du dessin et de la sculpture dans l’espace. A travers ces combinaisons entre volume et image à deux

dimensions l’artiste interroge le processus de perception, joue avec ses ressorts, comme pour mieux souligner la complexité des mécanismes perceptifs.

Il en résulte des compositions tantôt percutantes, tantôt contemplatives où cohabitent des fragments issus aussi bien de sa mémoire personnelle que de la peinture de la Renaissance, d’images du Constructivisme, de films de science-fiction, de planches d’études de géologie, d’images cinématographiques. En juxtaposant les vocabulaires

formels issus de notre mémoire collective, l’artiste provoque des télescopages référentiels et culturels pour s’affirmer dans un langage graphique et sculptural sans cesse réinventé.

 

Galerie Analix Forever, 2010